• LE VIEUX MOULIN

    de Agnès RIVIERE

     

    Li sires dist : Dame, prenés

    Je suis un vieux moulin

    Le chastelain et si lavés,

    Qui broyait le bon grain

    Qui nous a fait très grant honnour  Qui ci fist ore son retour.

    j'en faisais de la farine

    Lors ont lavé et sont assis, Mès orent tieux com a devis,

    Bien belle, bien fine

    Et bon vin à lor volenté. De maintes causes ont parlé, 

    LE VIEUX MOULIN 

    Ma grande roue tournait

    D’armes, d’amours, de chiens, d’oisiaus, De tournoiemens, de cembiaus.

    Le cours d'eau chantait

    Li chastelains moult remiroit  D’uns iex covers, quant il osoit,

    Le vent était mon ami

    La biauté et le corps bien fait

    Le brave meunier aussi

    Sa dame à qui amours li fait 

    LE VIEUX MOULIN 

    Où donc est la rivière?

    Estre servant toute sa vie. La dame n’ert pas enplaidie,

    Qui jouait avec les pierres

    Ains fu d’une maniere coie ; Et non pourquant ses iex envoie

    Ma grande roue s'est tue.

    Simplement vers le chastelain : Esgarder ne l’ose de plain.

    Elle aussi ne chante plus !

    Après disner par grant soulas Orent vin, pommes, gingembras,

    LE VIEUX MOULIN 

    Tout aurait donc une fin ?

    Et puis si se leverent tuit. Chascuns ala en son eduit.

    Le meunier et son moulin !

    As tables vont aucuns jouer, Ou aus eschés pour deporter.

    La belle farine, le bon grain !

    Li aucuns faucons vont loirier ;

    Qu'est devenu le bon pain ?

    Chascuns s’en va esbanoier.

    LE VIEUX MOULIN

     

    Le texte caché est extrait du Roman du Châtelain de Coucy et de la Dame du Fayel, manuscrit médiéval français (provenant du scriptorium de Jean de Wavin)  écrit en picard à la fin du XIIIe siècle (peut-être 1285) par le trouvère Jakemon Sakesep

     

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  • Le Moulin

    Émile VERHAEREN

    Recueil : "Les Soirs"

    Le moulin tourne au fond du soir, très lentement,

    Ce sont les lapins qui ont été étonnés !…   Depuis si longtemps qu’ils voyaient la porte du moulin fermée,


    Sur un ciel de tristesse et de mélancolie,

    les murs et la plate-forme envahis par les herbes,   ils avaient fini par croire que la race des meuniers était éteinte,


    Il tourne et tourne, et sa voile, couleur de lie,

    et, trouvant la place bonne, ils en avaient fait quelque chose   comme un quartier général,


    Est triste et faible et lourde et lasse, infiniment.

    un centre d’opérations stratégiques :   le moulin de Jemmapes des lapins…

     

    Depuis l’aube, ses bras, comme des bras de plainte,

    La nuit de mon arrivée,   il y en avait  bien, sans mentir,


    Se sont tendus et sont tombés ; et les voici

    une vingtaine assis en rond sur la plate-forme,   en train de se chauffer les pattes


    Qui retombent encor, là-bas, dans l’air noirci

    à un rayon de lune…   Le temps d’entrouvrir une lucarne,


    Et le silence entier de la nature éteinte.

    frrt ! voilà le bivouac en déroute,   et tous ces petits derrières blancs qui détalent,

     

    Un jour souffrant d’hiver sur les hameaux s’endort,

    la queue en l’air, dans le fourré.   J’espère bien qu’ils reviendront.


    Les nuages sont las de leurs voyages sombres,

    Quelqu’un de très étonné aussi,   en me voyant, c’est le locataire du premier,


    Et le long des taillis qui ramassent leurs ombres,

    un vieux hibou sinistre, à tête de penseur,   qui habite le moulin depuis plus de vingt ans.


    Les ornières s’en vont vers un horizon mort.

    Je l’ai trouvé dans la chambre du haut,   immobile et droit sur l’arbre de couche,

     

    Autour d’un vieil étang, quelques huttes de hêtre

    au milieu des plâtras, des tuiles tombées.   Il m’a regardé un moment avec son œil rond ;


    Très misérablement sont assises en rond ;

    puis, tout effaré de ne pas me reconnaître,   il s’est mis à faire : « Hou ! hou ! »


    Une lampe de cuivre éclaire leur plafond

    et à secouer péniblement ses ailes grises de poussière ;   ces diables de penseurs ! ça ne se brosse jamais…


    Et glisse une lueur aux coins de leur fenêtre.

    N’importe ! tel qu’il est, avec ses yeux clignotants   et sa mine renfrognée,

     

    Et dans la plaine immense, au bord du flot dormeur,

    ce locataire silencieux me plaît   encore mieux qu’un autre,


    Ces torpides maisons, sous le ciel bas, regardent,

    et je me suis  empressé de lui renouveler son bail.   Il garde comme dans le passé


    Avec les yeux fendus de leurs vitres hagardes,

    tout le haut du moulin avec une entrée par le toit ;   moi je me réserve la pièce du bas,


    Le vieux moulin qui tourne et, las, qui tourne et meurt.

    une petite pièce blanchie à la chaux,   basse et voûtée comme un réfectoire de couvent.

     

    Texte caché : L'INSTALLATION

    Les Lettres de mon Moulin

    Alphonse DAUDET

    Un grand merci à Jean Baptiste FABRYaux Compagnons de Charmes et surtout à Pierre TRAVERSIER

     

    Pour en savoir plus : 

    Patrimoine Ardèche

     

    Les Compagnons de Charmes : les moulinages

    Le Dauphiné

    Fardoise, d'un pont à l'autre....

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  • En résumé

    Exposition photographique

    MOUVEMENT - expo photo Octobre 2023

    l'invité d'honneur

    Eric MONVOISIN

    les FANTOMES de la MAIRIE

    Eric MONVOISIN - les FANTÔMES de la MAIRIE

    Eric MONVOISIN - les FANTÔMES de la MAIRIE

     

    Le mouvement vu par Clara

    MOUVEMENT - expo photo Octobre 2023

    MOUVEMENT - expo photo Octobre 2023 

     

    Le mouvement vu par Pascal :

    MOUVEMENT - expo photo Octobre 2023

     

    Le mouvement vu par Claude :

    MOUVEMENT - expo photo Octobre 2023

     

    Le mouvement vu par Françoise

    MOUVEMENT - expo photo Octobre 2023

    MOUVEMENT - expo photo Octobre 2023

     

    Le mouvement vu par Cristobal

    MOUVEMENT - expo photo Octobre 2023

     

    Le mouvement vu par Laurence

    MOUVEMENT - expo photo Octobre 2023

     

    Le mouvement vu par Michel

    MOUVEMENT - expo photo Octobre 2023

     

    Le mouvement vu par Christophe :

    MOUVEMENT - expo photo Octobre 2023

     

    Le mouvement vu par Jean Louis :

    MOUVEMENT - expo photo Octobre 2023

    MOUVEMENT - expo photo Octobre 2023

     

    Le mouvement vu par Luc :

    MOUVEMENT - expo photo Octobre 2023

    MOUVEMENT - expo photo Octobre 2023

     

    Le mouvement vu par Fabrice :

    MOUVEMENT - expo photo Octobre 2023MOUVEMENT - expo photo Octobre 2023MOUVEMENT - expo photo Octobre 2023

     

    Ma vision du mouvement : 

    AIR froid gazeux elfe sylphe gnomis animal pensée cognition

    Mouvement accéléré : l'AIR

    EAU humide liquide ondine ondin nymphes végétal sentiment affect

    Mouvement pacifique : l'EAU

    FEU chaud plasma salamandre lebraude vulcanis humain intuition motivation

    Mouvement vif : le feu

    TERRE sec solide nain gnome lémures minéral sensation perception

    Mouvement perpétuel : la TERRE

     

    Prochaine expo : mars 2024

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  • L'autre jour, je compulsais le vieux grimoire que mon aïeule m'a légué. Il traite des "GRANDS SECRETS DE FEMMES, VERTUS DES PLANTES, POUVOIR DES PIERRES et nos ANIMAUX PREFERES"

    GRANDS SECRETS DE FEMMES, VERTUS DES PLANTES, POUVOIR DES PIERRES et nos ANIMAUX PREFERES

    Je tombais sur une recette sensationnelle : "pour ne plus tirer le diable par la queue",

    Fastoche ! il me fallait un beau chaudron, un chat noir, de l'eau de source, un bon feu de cheminée et une feuille de lierre. En tournant la page, on pouvait lire qu'en levant le couvercle après 1 heure sur la flamme, le chaudron se remplissait de pépites d'or… (trop trop bien ! exactement ce qu'il me faut)

    J'ai tout les ingrédients ? Parfait ! Et en avant Guingamp ! Me tournant vers Belle-Zébuth, je l'imaginais déjà mijotant dans la marmite… 

    Belle Zébuth

    MAIS ! mais ! mais ! attention....

    La recette disait aussi qu'en contrepartie, le diable s'invite dans la maison en passant par le conduit de la cheminée…

    Le DIABLE dans l'ÂTRE

    J'ai déjà 2 chiens, 2 chats, un mari… ça me suffit… un diable à la maison, c'est sale, ça pue, c'est plein de puces et de maladies, ça vole, ça tourmente et ça salit.

    J'ai déjà 2 chiens, 2 chats, un mari 

    Donc pour ce bon tuyau, c'est râpé, je continuerai à le tirer par la queue. Je préfère nettement, me concentrer sur une recette plus à ma portée : la TARTINE BEURREE. 

    Pendant que je m'affairais sur ma miche de pain et sa motte de beurre, mon attention fut attirée par un bruit feutré… Je dressai l'oreille… silence… je me reconcentrais sur mon ouvrage. Et là ! HORREUR ! ça dégringola dans le conduit de la cheminée ! STUPEUR ! La suie pleuvait dans l'âtre. VAPEURS ! La frousse me submergea...

    Je sus alors que le tentateur s'invitait dans MA maison.

    le tentateur s'invitait dans MA maison.

    Aurais-je réalisé la recette par l'intention ?

    Toujours est-il que pour conjurer ma peur et protéger ma maison, je glissais le pic à glace à ma ceinture, moulinais du tournebroche, le couvercle du chaudron au poing, prête à pourfendre la bête à la sortie du conduit.

    du pic à glace à la ceinture

    Deux jours, j'ai attendu ! il faisait un boucan d'enfer ! Mais qu'est-ce qu'il attend ? Se serait-il coincé ? Il ne peut en être autrement… 

    Il me fallait trouver une solution au plus vite. M'armant de courage, je glissais dans l'âtre, me tortillant de mon mieux pour apercevoir le démon.

    Le DIABLE dans l'ÂTRE

    Et je le vis ! d'abord la soie grise de sa culotte couvrant chastement son fessier coincé, puis ses pattes rouges accrochées au volet de la cheminée…

    Je m'étirai dans l'âtre, tendis le bras pour l'attraper mais il me manquait quelques centimètres pour le toucher. En désespoir de cause, j'allai chercher l'aspirateur, l'eau bénite et le chapelet et me mis à aspirer le gris de sa culotte. La suie tombait sur mon visage, me forçant à cligner des yeux. Malgré tout, mes efforts payèrent : le démon, se débattant comme un beau diable, s'arrima à l'embout de l'aspi, et je pus enfin le tirer de sa posture.

    En ouvrant les yeux, je constatai dépitée que mon ange déchu, n'était qu'un simple pigeon… 

    Pauvre diable, va !

    mon ange déchu n'était qu'un simple pigeon…

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  • Oh ! Fabio ! mais qu'est ce que tu cherches ?

    Ah ! t'as trouvé....

    CARNAVAL ETOILE 2023 - 1 -

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  • CARNAVAL ETOILE 2023

    CARNAVAL ETOILE 2023

    CARNAVAL ETOILE 2023

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    CARNAVAL ETOILE 2023

    CARNAVAL ETOILE 2023

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    CARNAVAL ETOILE 2023

    CARNAVAL ETOILE 2023

    CARNAVAL ETOILE 2023

    CARNAVAL ETOILE 2023

    CARNAVAL ETOILE 2023

    CARNAVAL ETOILE 2023

    CARNAVAL ETOILE 2023

    CARNAVAL ETOILE 2023

    CARNAVAL ETOILE 2023

    CARNAVAL ETOILE 2023

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  • Sous le cygne du Toueur 

    Valence, 7 avril 2023.

    Vous savez, je vous l'ai dit souvent, j'aime les fleuves.

    Les fleuves charrient les idées aussi bien que les marchandises. Tout a son rôle magnifique dans la création. Les fleuves, comme d'immenses clairons, chantent à l'océan la beauté de la terre, la culture des champs, la splendeur des villes et la gloire des hommes.

    Sous le cygne du Toueur

    Et, je vous l'ai dit aussi, entre tous les fleuves, j'aime le Rhône. La première fois que j'ai vu le Rhône, c'était il y a longtemps, à l'Ile Blanc, en passant le pont de bateaux. La nuit tombait, la voiture allait au pas.

    Je vous voyais passer sous les ponts, lentement, majestueusement, péniche, bateau comme rêve d’enfant. 

    Je me souviens que j'éprouvai alors un certain respect en traversant le vieux fleuve. J'avais envie de le voir depuis longtemps. Ce n'est jamais sans émotion que j'entre en communication, j'ai presque dit en communion, avec ces grandes choses de la nature qui sont aussi de grandes choses dans l'histoire.

    Je vous voyais passer,  déchiffrant quelques noms,  lointains échos  de sons évocateurs,  Alfra, Speranza, Polaris, Baychimo. 

    Ajoutez à cela que les objets les plus disparates me présentent, je ne sais pourquoi, des affinités et des harmonies étranges. Vous souvenez-vous, mon ami, du Rhin à la Lauter ? - Nous l'avons vu ensemble en 1982, dans ce doux voyage du Léman qui est un des souvenirs lumineux de ma vie. Nous avions alors vingt ans ! -

     Je vous voyais passer,  mais ne vous voyais pas vraiment, bateliers, batelières, en votre vie nomade, entre ici et demain, rives du temps comme lierre. 

    Vous rappelez-vous avec quel cri de rage, avec quel rugissement féroce le Rhône se précipitait dans le gouffre, pendant que le frêle pont de bois tremblait sous nos pieds ? Eh bien, depuis ce temps-là, le Rhône éveillait dans mon esprit l'idée du tigre, le Rhône y éveillait l'idée du lion.

    Je vous verrai passer, caravane sable ou charbon,  moi, paysan pleine terre,  des terres que vous frôlez en vos machines de fer.

    Ce soir-là, quand je vis le Rhône pour la première fois, cette idée ne se dérangea pas. Je contemplai longtemps ce fier et noble fleuve, violent, mais sans fureur ; sauvage, mais majestueux. Il était enflé et magnifique au moment où je le traversais.

    Je vous verrai passer êtres de chair de joies, de doutes, luttant pour ce métier, terre d’avenir, le fleuve comme route. 

    Il essuyait aux bateaux du pont sa crinière fauve, sa barbe limoneuse, comme dit Boileau. Ses deux rives se perdaient dans le crépuscule. Son bruit était un rugissement puissant et paisible. Je lui trouvais quelque chose de la grande mer.

    Je vous verrai passer la terre et l’eau,  l’air et le feu enfants tristes et joyeux,  transmettre l’exigence d’être au monde simplement, d’humanité, la reliance.

    Oui, mon ami, c'est un noble fleuve, féodal, républicain, impérial, digne d'être à la fois français et suisse. Il y a toute l'histoire de l'Europe considérée sous ses deux grands aspects, dans ce fleuve des guerriers et des penseurs, dans cette vague superbe qui fait bondir la France, dans ce murmure profond qui fait rêver le Valais.

    Aux batelières et bateliers du Rhône à la Saône, à tous les bateliers qui font vivre les fleuves,

    Le Rhône réunit tout. Le Rhône est rapide comme le Rhin, large comme la Loire, encaissé comme la Meuse, tortueux comme la Seine, limpide et vert comme la Somme, historique comme le Tibre, royal comme le Danube, mystérieux comme le Nil, pailleté d'or comme un fleuve d'Amérique, couvert de fables et de fantômes comme un fleuve d'Asie

     

    Adaptation du texte de Victor Hugo, Le Rhin, lettres à un ami, Lettre XV, XXXIII et XXXVIII

    Le poème caché est de Jacques DEPLACE, humaniste ardéchois et fier de l'être

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  • Je suis solitaire

    Puisqu'il beau dehors? Pourquoi on se ferme

    Puisqu'il fait beau dehors Dis-moi pourquoi on se ferme

    Et j'essuies les quarts d'heures

    Qui va et qui vient ? Puisqu'il fait beau dehors

    Pourquoi on s'enferme Puisqu'il fait beau dehors

    Respire, respire, respire, respire l'air...

    Sortir, sortir, sortir de l'effet de serre...

     

     

    Texte caché : L'Effet de SERRE, 2e single de l'album SOLITAIRE

    Interprète : SHY'M

    Auteurs/Compositeurs : Ivri Lider et Johnny Goldstein 

     

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  •  

    La VACHE

     Victor HUGO (1802-1885)   Les voix intérieures 

    Devant la blanche ferme où parfois vers midi

    POT de VACHE

    POT de VACHE

    POT de VACHE

    Un vieillard vient s’asseoir sur le seuil attiédi,
    Où cent poules gaiement mêlent leurs crêtes rouges,
    Où, gardiens du sommeil, les dogues dans leurs bouges
    Écoutent les chansons du gardien du réveil,
    Du beau coq vernissé qui reluit au soleil,

    Une vache était là tout à l’heure arrêtée.

     POT de VACHE

    POT de VACHE

    POT de VACHE

    Superbe, énorme, rousse et de blanc tachetée,
    Douce comme une biche avec ses jeunes faons,
    Elle avait sous le ventre un beau groupe d’enfants,
    D’enfants aux dents de marbre, aux cheveux en broussailles
    Frais, et plus charbonnés que de vieilles murailles,
    Qui, bruyants, tous ensemble, à grands cris appelant
    D’autres qui, tout petits, se hâtaient en tremblant,

    POT de VACHE

    POT de VACHE

    POT de VACHE

    Dérobant sans pitié quelque laitière absente,
    Sous leur bouche joyeuse et peut-être blessante
    Et sous leurs doigts pressant le lait par mille trous,
    Tiraient le pis fécond de la mère au poil roux.
    Elle, bonne et puissante et de son trésor pleine,
    Sous leurs mains par moments faisant frémir à peine
    Son beau flanc plus ombré qu’un flanc de léopard,

    POT de VACHE

    POT de VACHE

    POT de VACHE

    Ainsi, Nature ! Abri de toute créature !
    O mère universelle ! Indulgente Nature !
    Ainsi, tous à la fois, mystiques et charnels,
    Cherchant l’ombre et le lait sous tes flancs éternels,
    Nous sommes là, savants, poètes, pêle-mêle,
    Pendus de toutes parts à ta forte mamelle !

    POT de VACHE

    POT de VACHE

    POT de VACHE

     

    Distraite, regardait vaguement quelque part.

     

    Ainsi, Nature ! Abri de toute créature !
    O mère universelle ! Indulgente Nature !
    Ainsi, tous à la fois, mystiques et charnels,
    Cherchant l’ombre et le lait sous tes flancs éternels,
    Nous sommes là, savants, poètes, pêle-mêle,
    Pendus de toutes parts à ta forte mamelle !

     

     

    POT de VACHE

    POT de VACHEa


    Et tandis qu’affamés, avec des cris vainqueurs,
    A tes sources sans fin désaltérant nos cœurs,
    Pour en faire plus tard notre sang et notre âme,
    Nous aspirons à flots ta lumière et ta flamme,
    Les feuillages, les sommets, les prés verts, le ciel bleu,

    Toi, sans te déranger, tu rêves à ton Dieu !
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  • VAUTOUR de MARTINEAU Philippe

     Poèmes traduits du silence

    Ce vautour est de ceux
    qu’on scrute à la lunette
    et l’on voit dans ses yeux
    s’éloigner la Planète.
     

    VAUTOUR, quand un rat passe....

    Se riant de l’éclair
    et de la pluie acide,
    il se moque de l’air
    et n’aime que le vide.
     

    20230212 Rémuzat

    Ce vautour est de ceux
    qu’aucun astre n’arrête
    et l’on voit dans ses yeux
    que l’aventure est prête.
     

    VAUTOUR, quand un rat passe.... 

    Mais bien qu’il ait volé
    partout où c’est possible,
    il n’a pas décelé
    le centre de la cible.
     

    VAUTOUR, quand un rat passe....

    Ce vautour est de ceux
    que la chute inquiète
    et l’on voit dans ses yeux
    qu’il a perdu la tête.
     

    VAUTOUR, quand un rat passe....

    À tout jamais puni
    d’avoir fait le voyage,
    il voit que l’Infini
    n’est guère qu’une cage.
     

    http://enmotdiese.free.fr/a_auteurs.htm#martineau

    Prix du recueil poétique des AMIS de THALIE – 2018 – Section Classique

    Qui es tu, poète ?

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  • Fleur de Magnolia et son eau pétillante

    Bulles qui pétillent

    Feu qui crépite

    Ambiance qui brille

    Gerbéras et son eau pétillante

    Belles pépites

    Eclatent en nos yeux

    Fleur de Magnolia et son eau pétillante

    En ces jours de vœux

    Joies partagées

    Gerbéras et son eau pétillante

    Vins pétillants

    Enchantent nos palais

    Attisent nos papilles

    GERBERAS et son eau pétillante

    Nous émoustillent

    Lire dans les cœurs

    Fleur de Magnolia et son eau pétillante

    Des autres ! quel partage

    Quel joli bonheur Là est le bel héritage

    profitez de la vie !!!

    Tout pétille !

    poème de Jjnad

    Jean Jacques NADON

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  • ledauphine.com

    MINIMALISME

     

    Agnès F, Florence C, Françoise C, Christophe D, Françoise B

    Autour de Françoise B, responsable du club photo du CSCE, M. Dorel, Mme Chazal maire, Mme Chareyron adjointe en charge des associations et de la culture lors de vernissage, vendredi soir.1 /1

     

    Notre invité d'honneur : Jean Marie DUPOND

    sa bio :
    Plus de 45 ans d’expérience en photographie de l’instamatic de Kodak aux plus récents appareils
    photo numériques.
    Membre du club photo clic-image depuis 2014 (organisateur des rencontres de la photographie de
    Chabeuil) – Membre du bureau directeur du club photo clic-image - responsable du studio
    clic-image.
    Membre de la Fédération photographique de France

     

    Et nous : 

    MINIMALISME

    MINIMALISME vu par YVELINE

    MINIMALISME  vu par CLAUDE

    MINIMALISME vu par ALAIN

    MINIMALISME vu par CLARA

    MINIMALISME vu par FABRICE

    MINIMALISME vu par AGNES

    MINIMALISME vu par LUC

    MINIMALISME vu par FRANCOISE

    MINIMALISME vu par LAURENCE

    MINIMALISME vu par MARIE ODILE

    MINIMALISME vu par CHRISTOPHE

    MINIMALISME vu par PASCAL

     

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  • Les CARRIERES de BOLLENE

    Les CARRIERES de BOLLENE

    Les CARRIERES de BOLLENE

    Les CARRIERES de BOLLENE

    Les CARRIERES de BOLLENE

    Les CARRIERES de BOLLENE

    Les CARRIERES de BOLLENE

    Les CARRIERES de BOLLENE

    Les CARRIERES de BOLLENE

    Les CARRIERES de BOLLENE

    Les CARRIERES de BOLLENE

    Les CARRIERES de BOLLENE

    Les CARRIERES de BOLLENE

    Les CARRIERES de BOLLENE

    Les CARRIERES de BOLLENE

    Les CARRIERES de BOLLENE

    Les CARRIERES de BOLLENE

    Les CARRIERES de BOLLENE

    Les CARRIERES de BOLLENE

    Les CARRIERES de BOLLENE

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  • LE TIGRE SILENCIEUX

    Anne Marie CHAPOUTON

    (1939-2000) 

    Je me coule

    Et je me faufile,

    Et je me déroule,

    Et je me défile

    Entre les herbes

    De la jungle.

    Le TIGRE SILENCIEUX 

    Sur mes pattes veloutées,

    Personne

    Ne m’entend marcher

    Personne ne m’entend approcher

     

    Ni le buffle

    Ni la gazelle

    Qui viennent le soir

    Boire l’eau calme

    De la mare,

    Et que je dévorerai

    Si j’arrive à les attraper

    Le TIGRE SILENCIEUX

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  • Plaignez la laideur, plaignez la piqûre,
    Oh ! plaignez le mal !
     Victor Hugo - les Contemplations

    Ce jour-là, je partis un peu sur les chapeaux de roues faire une livraison dans l’arrière-pays ardéchois. Avec une conduite délicatement bourrine, les virages eurent tôt fait de me chambouler et je goûtai sans modération aux joies du mal de mer. 

    Le trajet-aller fut laborieux. Toutefois, je m’acquittai de ma tâche et envisageai déjà mon retour. Ce fut un enfer… Chaque virage me chavirait à hue à dia. L’Ardèche est houleuse et mon camion gîte. Impossible de me remettre. 

    Il me fallait trouver un cours d’eau, me reposer coûte que coûte. Je n’en pouvais plus… 

    Je m’enquillai enfin sur un petit chemin pierreux à St Georges, entre Beauchastel et Charmes, au cul du Turzon. 

    L'AVENTURE, c'est l'AVENTURE....

    M’asseoir sur la berge, les pieds au-dessus de l’eau, les jambes au soleil, la tête à l’ombre d’un tremble, me procura un indicible bonheur.

    L'AVENTURE, c'est l'AVENTURE....

    Autour de moi, les demoiselles bleues, jaunes, vertes, dansaient leurs amours près de la rivière.

    L'AVENTURE, c'est l'AVENTURE....

    Une bedonnante grenouille m’observait, immobile sur son myriophylle.

    L'AVENTURE, c'est l'AVENTURE....

    De lourdes libellules vrombissaient entre les fleurs de glais.

    L'AVENTURE, c'est l'AVENTURE....

    Des alevins de gardon cache-cachaient dans les remous. 

    L'AVENTURE, c'est l'AVENTURE.... 

    Les gerris patinaient artistiquement sur le miroir de l'onde.

    Je symbiosai avec mon environnement quand un mouvement sur ma droite attira mon attention. Je tournai la tête et portai les yeux sur un…

    S.S.S.S.E.R.P.E.N.T……

    de belle prestance, long, allègre, portant haut le menton, apparemment très affairé.

    Oh, pas un jeunot de l’année, oh non ! du qui-a-vu-du-vieux-de-la-vieille… une grosse couleuvre, quoi… 

    L'AVENTURE, c'est l'AVENTURE....

    Mon cœur a dû s’arrêter, je crus défaillir. Mais, au lieu de me lever d’un bond, de hurler ma race, de partir en courant, de cycler comme une perdue, comme il convient, comme il va de soi, comme tout un chacun,

    je me raidis… 

    L'AVENTURE, c'est l'AVENTURE....

    Je me raidis tant et si bien que mon esprit s’échappa de mon être et s'enchevêtra dans les pensées du serpent.  Ce qui donna un étrange monologue (que je suivis malgré moi) de la part de la guivre : 

    L'AVENTURE, c'est l'AVENTURE....

    - check list : Me prélasser consciencieusement au soleil : OK..

    • Aller se chauffer sur les rochers au bord, du Rhône,
    • -Chasser une grenouille avant midi
    • -... !!!???!!?!?!?!!!...

    - PALSAMBLEU ! la TROUUUUUUILLLE ! mais quelle horreur ! c’est quoi ça ? quelle hideuse créature !

    - Mais qu’est-ce que ça fait sur mon chemin ?  Peuchère, mais que c'est moche....

    L'AVENTURE, c'est l'AVENTURE....

    La bête, partie sur sa lancée, stoppa à quelques centimètres de moi, le cou bien droit, me scruta de face, puis de côté et de nouveau de face.

    J’admirai alors son éclatant ventre blanc immaculé, ses splendides écailles dorsales sombres et lumineuses, son magnifique œil rond et ténébreux. 

    L'AVENTURE, c'est l'AVENTURE....

    -          Mais qu’est-ce que ça attend ?
    -          Pourquoi ça ne bouge pas ?
    -          Qu’est-ce que je fais ? 

    L'AVENTURE, c'est l'AVENTURE....

    Son passage encombré, l’ophidien glissa le long de ma jambe, peau contre peau, s’arrêta sur mon genou.

    L'AVENTURE, c'est l'AVENTURE....

    -          Prendre une décision....
    -          Je l' "enjambe" ou pas ?
    -          Il faudrait pas qu'il lui prenne l'idée de m'attraper
    -          Je ne lui fais pas confiance....

    L'AVENTURE, c'est l'AVENTURE....

    Décontenancé par mon inertie, le monstre jugea prudent de stratégiquement reculer, baissa la tête, et glissa sans froisser l’herbe, sous mes mollets, me surveillant de son œil noir.

    L'AVENTURE, c'est l'AVENTURE....

    Il disparut sans bruit. 

    Le contact, alors, se rompit, je récupérais mes esprits, mon odyssée se terminait. Je restai pensive, observant les demoiselles bleues, jaunes, vertes, dansant leurs amours près de la rivière… 

    L'AVENTURE, c'est l'AVENTURE....

    Je venais de me débarrasser de mon mal de mer comme d’un hoquet persistant…

    Alors, je me levai, rejoignis mon véhicule sans me retourner et partis. 

    L'AVENTURE, c'est l'AVENTURE....

    De cette journée, je garderai le souvenir d’une sensualité chaude et douce contre ma peau, comme la caresse d’une main aimée.

     

    Quelle magnifique aventure, n’est-ce pas ?

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  •  

    JE REVIENDRAI à MONTREAL

    Paroles de Robert Charlebois et Daniel Thibon 

    Artiste : Robert Charlbois - Album : Longue Distance - Date de sortie 1976

    Je reviendrai à Montréal

    Je veux, pour composer chastement mes églogues,

    Dans un grand Bœing bleu de mer

    Coucher auprès du ciel, comme les astrologues,

    J'ai besoin de revoir l'hiver

    Et, voisin des clochers écouter en rêvant

    Et ses aurores boréales

    Leurs hymnes solennels emportés par le vent.

    J'ai besoin de cette lumière

    Les deux mains au menton, du haut de ma mansarde,

    Descendue droit du Labrador

    Je verrai l'atelier qui chante et qui bavarde ;

    Et qui fait neiger sur l'hiver

    Les tuyaux, les clochers, ces mâts de la cité,

    Des roses bleues, des roses d'or

    Et les grands ciels qui font rêver d'éternité.

    Dans le silence de l'hiver

    II est doux, à travers les brumes, de voir naître

    Je veux revoir ce lac étrange

    L'étoile dans l'azur, la lampe à la fenêtre

    Entre le crystal et le verre

    Et la lune verser son pâle enchantement.

    Où viennent se poser des anges

    Je verrai les printemps, les étés, les automnes ;

    Je reviendrai à Montréal

    Et quand viendra l'hiver aux neiges monotones,

    Écouter le vent de la mer

    Je fermerai partout portières et volets

    Se briser comme un grand cheval

    Pour bâtir dans la nuit mes féeriques palais.

    Sur les remparts blancs de l'hiver

    Alors je rêverai des horizons bleuâtres,

    Je veux revoir le long désert

    Des jardins, des jets d'eau pleurant dans les albâtres,

    Des rues qui n'en finissent pas

    Des baisers, des oiseaux chantant soir et matin,

    Qui vont jusqu'au bout de l'hiver

    Et tout ce que l'Idylle a de plus enfantin.

    Sans qu'il y ait trace de pas

    L'Émeute, tempêtant vainement à ma vitre,

    J'ai besoin de sentir le froid

    Ne fera pas lever mon front de mon pupitre ;

    Mourir au fond de chaque pierre

    Car je serai plongé dans cette volupté

    Et rejaillir au bord des toits

    D'évoquer le Printemps avec ma volonté,

    Comme des glaçons de bonbons clairs

    De tirer un soleil de mon cœur, et de faire

    Je reviendrai à Montréal

    De mes pensers brûlants une tiède atmosphère.


    Me marier avec l'hiver,
    Me marier avec l'hiver...
     
    Texte caché : Paysages (Tableaux Parisiens) - les fleurs du mal - Charles Beaudelaire (1857)
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  • BESTIAIRES

    BESTIAIRES

    BESTIAIRES

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    Les mal-aimés

    Les mal-aimés

    Les mal-aimés

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  • Le CAFE

    Jacques DELILLE - 1738-1813

    Il est une liqueur, au poëte plus chère,
    Qui manquait à Virgile, et qu'adorait Voltaire ;
    C'est toi, divin café, dont l'aimable liqueur
    Sans altérer la tête épanouit le cœur.

    Couleur CAFE que j'aime ta couleur CAFE


    Aussi, quand mon palais est émoussé par l'âge,
    Avec plaisir encor je goûte ton breuvage.
    Que j'aime à préparer ton nectar précieux !
    Nul n'usurpe chez moi ce soin délicieux.

    Couleur CAFE... que j'aime ta couleur... CAFE !

    Sur le réchaud brûlant moi seul tournant ta graine,
    A l'or de ta couleur fais succéder l'ébène ;
    Moi seul contre la noix, qu'arment ses dents de fer,
    Je fais, en le broyant, crier ton fruit amer,

    Couleur CAFE... que j'aime ta couleur... CAFE !

    Charmé de ton parfum, c'est moi seul qui dans l'onde
    Infuse à mon foyer ta poussière féconde ;
    Qui, tour à tour calmant, excitant tes bouillons,
    Suis d'un oeil attentif tes légers tourbillons.

    Couleur CAFE

    Enfin, de ta liqueur lentement reposée,
    Dans le vase fumant la lie est déposée ;
    Ma coupe, ton nectar, le miel américain,
    Que du suc des roseaux exprima l'Africain,
    Tout est prêt : du Japon l'émail reçoit tes ondes,
    Et seul tu réunis les tributs des deux mondes.

    Couleur CAFE... que j'aime ta couleur... CAFE !

    Viens donc, divin nectar, viens donc, inspire-moi.
    Je ne veux qu'un désert, mon Antigone et toi.
    A peine j'ai senti ta vapeur odorante,
    Soudain de ton climat la chaleur pénétrante
    Réveille tous mes sens ; sans trouble, sans chaos,
    Mes pensers plus nombreux accourent à grands flots.

    Couleur CAFE... que j'aime ta couleur... CAFE !

    Mon idée était triste, aride, dépouillée ;
    Elle rit, elle sort richement habillée,
    Et je crois, du génie éprouvant le réveil,
    Boire dans chaque goutte un rayon du soleil.

    CAFE, pour t'oublier, on attend que ça se tasse...

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  • Le CHEVAL

    Victor Hugo (1802-1885)

    Les chansons des rues et des bois (1865).

    Merci, Gwladys, pour ton accueil.

    Je l'avais saisi par la bride ;
    Je tirais, les poings dans les nœuds,
    Ayant dans les sourcils la ride
    De cet effort vertigineux.

    Merci, Gwladys, pour ton accueil.


    C'était le grand cheval de gloire,
    Né de la mer comme Astarté,
    À qui l'aurore donne à boire
    Dans les urnes de la clarté ;

    J'ai passé un super moment à tes côtés


    L'alérion aux bonds sublimes,
    Qui se cabre, immense, indompté,
    Plein du hennissement des cimes,
    Dans la bleue immortalité.


    Tout génie, élevant sa coupe,
    Dressant sa torche, au fond des cieux,
    Superbe, a passé sur la croupe
    De ce monstre mystérieux.

    Les poètes et les prophètes,
    Ô terre, tu les reconnais
    Aux brûlures que leur ont faites
    Les étoiles de son harnais.

     

    Il souffle l'ode, l'épopée,
    Le drame, les puissants effrois,
    Hors des fourreaux les coups d'épée,
    Les forfaits hors du coeur des rois.

     

    Père de la source sereine,
    Il fait du rocher ténébreux
    Jaillir pour les Grecs Hippocrène
    Et Raphidim pour les Hébreux.

    Il traverse l'Apocalypse ;
    Pâle, il a la mort sur son dos.
    Sa grande aile brumeuse éclipse
    La lune devant Ténédos.

     

    Le cri d'Amos, l'humeur d'Achille
    Gonfle sa narine et lui sied ;
    La mesure du vers d'Eschyle,
    C'est le battement de son pied.

     

    Sur le fruit mort il penche l'arbre,
    Les mères sur l'enfant tombé ;
    Lugubre, il fait Rachel de marbre,
    Il fait de pierre Niobé.

    Quand il part, l'idée est sa cible ;
    Quand il se dresse, crins au vent,
    L'ouverture de l'impossible
    Luit sous ses deux pieds de devant.

     

    Il défie Éclair à la course ;
    Il a le Pinde, il aime Endor ;
    Fauve, il pourrait relayer l'Ourse
    Qui traîne le Chariot d'or.

     

    Il plonge au noir zénith ; il joue
    Avec tout ce qu'on peut oser ;
    Le zodiaque, énorme roue,
    A failli parfois l'écraser.

    Dieu fit le gouffre à son usage.
    Il lui faut les cieux non frayés,
    L'essor fou, l'ombre, et le passage
    Au-dessus des pics foudroyés.

     

    Dans les vastes brumes funèbres
    Il vole, il plane ; il a l'amour
    De se ruer dans les ténèbres
    Jusqu'à ce qu'il trouve le jour.

     

    Sa prunelle sauvage et forte
    Fixe sur l'homme, atome nu,
    L'effrayant regard qu'on rapporte
    De ces courses dans l'inconnu.

    Il n'est docile, il n'est propice
    Qu'à celui qui, la lyre en main,
    Le pousse dans le précipice,
    Au-delà de l'esprit humain.

     

    Son écurie, où vit la fée,
    Veut un divin palefrenier ;
    Le premier s'appelait Orphée ;
    Et le dernier, André Chénier.

     

    Il domine notre âme entière ;
    Ézéchiel sous le palmier
    L'attend, et c'est dans sa litière
    Que Job prend son tas de fumier.

    Malheur à celui qu'il étonne
    Ou qui veut jouer avec lui !
    Il ressemble au couchant d'automne
    Dans son inexorable ennui.

     

    Plus d'un sur son dos se déforme ;
    Il hait le joug et le collier ;
    Sa fonction est d'être énorme
    Sans s'occuper du cavalier.

     

    Sans patience et sans clémence,
    Il laisse, en son vol effréné,
    Derrière sa ruade immense
    Malebranche désarçonné.

    Son flanc ruisselant d'étincelles
    Porte le reste du lien
    Qu'ont tâché de lui mettre aux ailes
    Despréaux et Quintilien.

     

    Pensif, j'entraînais loin des crimes,
    Des dieux, des rois, de la douleur,
    Ce sombre cheval des abîmes
    Vers le pré de l'idylle en fleur.

     

    Je le tirais vers la prairie
    Où l'aube, qui vient s'y poser,
    Fait naître l'églogue attendrie
    Entre le rire et le baiser.

    C'est là que croît, dans la ravine
    Où fuit Plaute, où Racan se plaît,
    L'épigramme, cette aubépine,
    Et ce trèfle, le triolet.

     

    C'est là que l'abbé Chaulieu prêche,
    Et que verdit sous les buissons
    Toute cette herbe tendre et fraîche
    Où Segrais cueille ses chansons.

     

    Le cheval luttait ; ses prunelles,
    Comme le glaive et l'yatagan,
    Brillaient ; il secouait ses ailes
    Avec des souffles d'ouragan.

    Il voulait retourner au gouffre ;
    Il reculait, prodigieux,
    Ayant dans ses naseaux le soufre
    Et l'âme du monde en ses yeux.

     

    Il hennissait vers l'invisible ;
    Il appelait l'ombre au secours ;
    À ses appels le ciel terrible
    Remuait des tonnerres sourds.

     

    Les bacchantes heurtaient leurs cistres,
    Les sphinx ouvraient leurs yeux profonds ;
    On voyait, à leurs doigts sinistres,
    S'allonger l'ongle des griffons.

    Les constellations en flamme
    Frissonnaient à son cri vivant
    Comme dans la main d'une femme
    Une lampe se courbe au vent.

     

    Chaque fois que son aile sombre
    Battait le vaste azur terni,
    Tous les groupes d'astres de l'ombre
    S'effarouchaient dans l'infini.

     

    Moi, sans quitter la plate-longe,
    Sans le lâcher, je lui montrais
    Le pré charmant, couleur de songe,
    Où le vers rit sous l'antre frais.

     

    Je lui montrais le champ, l'ombrage,
    Les gazons par juin attiédis ;
    Je lui montrais le pâturage
    Que nous appelons paradis.

     

    — Que fais-tu là ? me dit Virgile.
    Et je répondis, tout couvert
    De l'écume du monstre agile :
    — Maître, je mets Pégase au vert.

     

    OKAPI - PONEY CLUB

    Les Dourcines - 26120 MONTVENDRE 
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  • Plaine ma plaine

    Armand Mestral

    Champs de diamants

    Plaine, ma plaine
    Plaine, ô mon immense plaine

    Champs de diamants
    Où traîne encore le cri des loups
    Sur la grande steppe de chez nous

    Champs de diamants

    Plaine, ma plaine
    Dans l'immensité de neige

    Champs de diamants
    Entends-tu le pas des chevaux
    Entends-tu le bruit de ces galops

    Champs de diamants

    Plaine, ma plaine
    Entends-tu ces voix lointaines

    Champs de diamants
    Les cavaliers qui vers leurs champs reviennent
    Sous le ciel chevauchant en chantant

    Champs de diamants

    Leurs chansons parlent des saisons prochaines
    Et de l'onde blonde des moissons

    Champs de diamants

    Plaine, ma plaine
    Sous l'épais manteau de neige

    Champs de diamants

    La terre enferme dans sa main la graine
    Qui fait la récolte de demain

    Champs de diamants

    On essayera d'oublier nos peines
    Chantons la chanson des cavaliers

    Champs de diamants

    Plaine, ma plaine
    Va-t-en dire aux autres plaines

    Champs de diamants
    Que le soleil et les étés reviennent
    Pour tous ceux qui savent espérer

    Champs de diamants

    Plaine, plaine
    Vent de la plaine

    Champs de diamants
    Tu peux gémir avec les loups
    L'espoir est à nous plus fort que toutChamps de diamants

     

    d'après WIKIPEDIA : Plaine, ma plaine (titre original en russe : Полюшко-поле, translittération : Poljuško-Pole) est un chant soviétiqueOn prétend qu’il a été écrit pendant la Révolution russe et qu’il était chanté par l'Armée Rouge. En fait, ce chant a été composé en 1934 par Lev Knipper pour les parties chorales de sa quatrième symphonie Poème aux jeunes soldats, les paroles étant de Viktor Goussev. Ce n'est que devant l'enthousiasme déclenché par la partie chorale de la symphonie que le chant en a été dissocié pour former Plaine, ma plaine.

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  • SURPRISE

    Je méditais ; soudain le jardin se révèle,Maître Luc, que la force soit avec toi...
    Et frappe d’un seul jet mon ardente prunelle.
    Je le regarde avec un plaisir éclaté ;LACHEZ PRISE !
    Rire, fraîcheur, candeur, idylle de l’été !LACHEZ PRISE !
    Tout m’émeut, tout me plaît, une extase me noie,LACHEZ PRISE !
    J’avance et je m’arrête ; il semble que la joie
    Était sur cet arbuste, et saute dans mon cœur !LACHEZ PRISE !
    Je suis pleine d’élan, d’amour, de bonne odeur,
    Et l’azur à mon corps mêle si bien sa trame,LACHEZ PRISE !
    Tout est si rapproché, si brodé sur mon âme,
    Qu’il semble brusquement, à mon regard surpris,LACHEZ PRISE !
    Que ce n’est pas le pré, mais mon œil qui fleurit,
    Et que, si je voulais, sous ma paupière close

    LACHEZ PRISE !

     

    Je pourrais voir encor le soleil et la rose…

     

    "Les Eblouissements"

    Anna de Noailles 

    1876 - 1933

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  • La vie,

    Un rien l'amène,

    un rien l'anime,

    un rien la mine,

    un rien l'emmène.

    Zazie dans le métro

    Raymond Queneau

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  • Les MOUTONS d'APPO

    Marcher du soir au matin
    Compter les bêtes à Fabian

    Les MOUTONS d'APPO

    Se nourrir d'un peu de pain et de raisin
    Faire courir les isards Jeter le bâton au chien

    Les MOUTONS d'APPO


    A la tombée de la nuit dormir enfin
    Sur les sentiers du Mornans
    De Recourbeau dés l'aurore

    Les MOUTONS d'APPO

    J'ai appris le beau métier de berger en vallée d'Aigue
    Et le lever du soleil sur les neiges de novembre

    Les MOUTONS d'APPO

    M'a montré comment t'aimer, Vaunavey
    Parcourir le Maravel
    Dormir un soir au Rocher Rond

    Les MOUTONS d'APPO

    Redescendre la Valloire jusqu'à Aulan
    Faire du feu à la GervanneLes MOUTONS d'APPO

    Et contempler le Glandasse
    Au pied de Chambaran écouter le tétras

    Les MOUTONS d'APPO

    Faire la fête à Chabrillan
    Et la re-fête à Saillans

    Les MOUTONS d'APPO

    Le bal des bergers au printemps à Sahune
    Boire un verre à Marignac

    Les MOUTONS d'APPO

    Et chanter entre copains
    Puis courir chercher sa belle au clair matin

    Les MOUTONS d'APPO

    Les MOUTONS d'APPO

     

     

    D’après Arnaud DUPLAN

     
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  •  Poème de Robert DESNOS, "L'Oiseau du Colorado"

    Musique de Ennio Morricone "la Condamna"

     

    ↑ Clic pour la musique - ↓ Clic pour agrandir la photo  

    COLORADO

    L'autre jour au fond du vallon, mes pas m'ont conduite par delà la Berre, après le Pont Cassé....

    L’oiseau du Colorado

     entre les Granges Gontardes et la Garde Adhémar, au bout du sentier, vers les Ocres du Creux Rouge...

    Mange du miel et des gâteaux

     Me retrouver devant une montagne de crème chantilly

    Du chocolat et des mandarines

    de glace à la vanille

    Des dragées des nougatines

     et d'un subtile mélange de sorbet à la myrtille, à la groseille, au chèvrefeuille bleu, à la plaquebière, à la framboise, à la mûre, sans oublier la canneberge... QUEL REGAL !

    Des framboises des roudoudous

    Au milieu de ce gourmand paysage, me vint alors en tête, émergeant du fond de ma mémoire, le poème de Robert DESNOS, "L'Oiseau du Colorado"

     De la glace et du caramel mou.

    -----

     L’oiseau du Colorado

    Retour à la réalité : d'où viennent les Ocres ? comment se forment-elles ? qu'en fait on ?

    Boit du champagne et du sirop

     Outrageux pompage dans l'excellent article trouvé sur WIKIPEDIA

    Suc de fraise et lait d’autruche

     Sur une histoire de millions d'années, une belle couche de sables, de grès verts marins et de marnes grises..

    Jus d’ananas glacé en cruche 

    Des coquilles de moules, d'oursins et de protistes avec des grains de quartz et des paillettes de micas au fond de la mer ..

    Sang de pêche et navet

    Une mer qui s'assèche, de la boue sableuse et de la glauconie (argile marine riche en fer)

    Whisky menthe et café.

    De la glauconie, des atomes de fer au milieu des cristaux...

    L’oiseau du Colorado

    Agonie de la glauconie sous les pluies tropicales, abandonnant ses perles atomiques ferreuses

    Dans un grand lit fait un petit dodo

    Feue l'argile verte, vive l'argile blanche (kaolinite). Les Ocres se forment alors dans les cristaux de goethite.

    Puis il s’envole dans les nuages

    Pour un bel arc en ciel d'ocre : du manganèse, de l'aluminium, des silicates…

    Vaste panel de gris, de vert, de jaune, de rouge, de blanc

    Pour regarder les images

    Les Ocres sont vauclusiennes ou bourguignonnes, subtil mélange de grains de quarts, de kaolinite et de goethite

    Et jouer un bon moment

    Les ocres, à travers le temps, s'oxydent, s'altèrent. Aujourd'hui, elles irisent ma journée…. ça n'a pas de prix !

    Avec la pluie et le beau temps.

    Quand je pense que mon univers est nacré de Al4Si4O10(OH)8

    COLORADO

    L'autre jour au fond du vallon, mes pas m'avaient conduite par delà la Berre, après le Pont Cassé.... 

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    QUAND VIENT LA FIN DE L'ETE

    QUAND VIENT LA FIN DE L'ETE

    QUAND VIENT LA FIN DE L'ETE

    QUAND VIENT LA FIN DE L'ETE

    QUAND VIENT LA FIN DE L'ETE

    QUAND VIENT LA FIN DE L'ETE

    QUAND VIENT LA FIN DE L'ETE

    QUAND VIENT LA FIN DE L'ETE

    QUAND VIENT LA FIN DE L'ETE

    QUAND VIENT LA FIN DE L'ETE

    QUAND VIENT LA FIN DE L'ETE

    QUAND VIENT LA FIN DE L'ETE

    QUAND VIENT LA FIN DE L'ETE

    QUAND VIENT LA FIN DE L'ETE

    QUAND VIENT LA FIN DE L'ETE

    photo du film GWENDOLINE - le mercenaire Willard (Brent Huff)

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  • QUI CRAINT LE GRAND MÉCHANT LOUP

                                                         Georges MILTON (1934)

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    Les Trois Petits COCHONS

    Les Trois Petits COCHONS

    Les Trois Petits COCHONS

    Les Trois Petits COCHONS

    Les Trois Petits COCHONS

    Interlude

    Les Trois Petits COCHONS

    Les Trois Petits COCHONS

    Les Trois Petits COCHONS

    Les Trois Petits COCHONS

    Les Trois Petits COCHONS

    Les Trois Petits COCHONS

    Les Trois Petits COCHONS

    Les Trois Petits COCHONS

    Les Trois Petits COCHONS

    Les Trois Petits COCHONS

    Les Trois Petits COCHONS

    Les Trois Petits COCHONS

    Les Trois Petits COCHONS

    Les Trois Petits COCHONS

    Les Trois Petits COCHONS

    Les Trois Petits COCHONS

    Les Trois Petits COCHONS

    Chère Bacon, douce amie,

    Je reviendrai te commérer une histoire

    Celle d'une grenouille et d'un bœuf

    Promis ! qui vivra verrat et cochon qui s'en dédit...

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  • BERGERONNETTE

     

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    Pauvre petit oiseau des champs,

    Inconstante bergeronnette.

    Qui voltiges, vive et coquette,

    Et qui siffles tes jolis chants ;

    Bergeronnette si gentille, Qui tournes autour du troupeau.

    Par les prés sautille, sautille, Et mire-toi dans le ruisseau !

    Vas, dans tes gracieux caprices, Becqueter la pointe des fleurs,

    Ou poursuivre, au pied des génisses, Les mouches aux vives couleurs.

    Reprends tes jeux, bergeronnette, Bergeronnette au vol léger ;

    Nargue l'épervier qui te guette ! Je suis là pour te protéger ;

    Si haut qu'il soit, je puis l'abattre... Petit oiseau, chante !... et demain,

    Quand je marcherai, viens t'ébattre, Près de moi, le long du chemin.

    C'est ton doux chant qui me console, Je n'ai point d'autre ami que toi !

    Bergeronnette, vole, vole,

    Bergeronnette, devant moi !...

    Bergeronnette.

    Charles DOVALLE (1807-1829)

    Recueil préfacé par Victor Hugo : Poésies de feu (1830).

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    Les CREATIONS de JACKIE

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  •  Le Sentier de Neige - Anne VILLENEUVE

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    L’hiver blanchit le dur chemin Tes jours aux méchants sont en proie. La bise mord ta douce main ; La haine souffle sur ta joie.La neige emplit le noir sillon. La lumière est diminuée… Ferme ta porte à l’aquilon ! Ferme ta vitre à la nuée !

    Et puis laisse ton coeur ouvert ! Le coeur, c’est la sainte fenêtre. Le soleil de brume est couvert ; Mais Dieu va rayonner peut-être !Doute du bonheur, fruit mortel ; Doute de l’homme plein d’envie ; Doute du prêtre et de l’autel ; Mais crois à l’amour, ô ma vie !

    Crois à l’amour, toujours entier, Toujours brillant sous tous les voiles ! A l’amour, tison du foyer ! A l’amour, rayon des étoiles !Aime, et ne désespère pas. Dans ton âme, où parfois je passe, Où mes vers chuchotent tout bas, Laisse chaque chose à sa place.

    La fidélité sans ennui, La paix des vertus élevées, Et l’indulgence pour autrui, Eponge des fautes lavées.Dans ta pensée où tout est beau, Que rien ne tombe ou ne recule. Fais de ton amour ton flambeau. On s’éclaire de ce qui brûle.

    A ces démons d’inimitié Oppose ta douceur sereine, Et reverse leur en pitié Tout ce qu’ils t’ont vomi de haine. La haine, c’est l’hiver du coeur. Plains-les ! mais garde ton courage. Garde ton sourire vainqueur ; Bel arc-en-ciel, sors de l’orage !

    Garde ton amour éternel.
    L’hiver, l’astre éteint-il sa flamme ?
    Dieu ne retire rien du ciel ;
    Ne retire rien de ton âme !

    Il fait froid

    Les contemplations, 1856

    Victor Hugo

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  • Clin d'oeil à Véro et Jack

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    TRÊVE FORESTIÈRE

    TRÊVE FORESTIÈRETRÊVE FORESTIÈRE

    TRÊVE FORESTIÈRE

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    TRÊVE FORESTIÈRE

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    TRÊVE FORESTIÈRE

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    TRÊVE FORESTIÈRETRÊVE FORESTIÈRETRÊVE FORESTIÈRETRÊVE FORESTIÈRE

    TRÊVE FORESTIÈRE

    Chanson d'Automne - William SHELLER

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