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Par Dromantique le 14 Janvier 2024 à 18:39
LE VIEUX MOULIN
Je suis un vieux moulin
Qui broyait le bon grain
j'en faisais de la farine
Bien belle, bien fine
Ma grande roue tournait
Le cours d'eau chantait
Le vent était mon ami
Le brave meunier aussi
Où donc est la rivière?
Qui jouait avec les pierres
Ma grande roue s'est tue.
Elle aussi ne chante plus !
Tout aurait donc une fin ?
Le meunier et son moulin !
La belle farine, le bon grain !
Qu'est devenu le bon pain ?
Le texte caché est extrait du Roman du Châtelain de Coucy et de la Dame du Fayel, manuscrit médiéval français (provenant du scriptorium de Jean de Wavin) écrit en picard à la fin du XIIIe siècle (peut-être 1285) par le trouvère Jakemon Sakesep
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Par Dromantique le 17 Décembre 2023 à 16:25
Le Moulin
Émile VERHAEREN
Recueil : "Les Soirs"
Le moulin tourne au fond du soir, très lentement,
Sur un ciel de tristesse et de mélancolie,
Il tourne et tourne, et sa voile, couleur de lie,
Est triste et faible et lourde et lasse, infiniment.Depuis l’aube, ses bras, comme des bras de plainte,
Se sont tendus et sont tombés ; et les voici
Qui retombent encor, là-bas, dans l’air noirci
Et le silence entier de la nature éteinte.Un jour souffrant d’hiver sur les hameaux s’endort,
Les nuages sont las de leurs voyages sombres,
Et le long des taillis qui ramassent leurs ombres,
Les ornières s’en vont vers un horizon mort.Autour d’un vieil étang, quelques huttes de hêtre
Très misérablement sont assises en rond ;
Une lampe de cuivre éclaire leur plafond
Et glisse une lueur aux coins de leur fenêtre.Et dans la plaine immense, au bord du flot dormeur,
Ces torpides maisons, sous le ciel bas, regardent,
Avec les yeux fendus de leurs vitres hagardes,
Le vieux moulin qui tourne et, las, qui tourne et meurt.Texte caché : L'INSTALLATION
Les Lettres de mon Moulin
Alphonse DAUDET
Un grand merci à Jean Baptiste FABRY, aux Compagnons de Charmes et surtout à Pierre TRAVERSIER
Pour en savoir plus :
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Par Dromantique le 15 Octobre 2023 à 18:16
En résumé
Exposition photographique
l'invité d'honneur
Le mouvement vu par Clara
Le mouvement vu par Pascal :
Le mouvement vu par Claude :
Le mouvement vu par Françoise
Le mouvement vu par Cristobal
Le mouvement vu par Laurence
Le mouvement vu par Michel
Le mouvement vu par Christophe :
Le mouvement vu par Jean Louis :
Le mouvement vu par Luc :
Le mouvement vu par Fabrice :
Ma vision du mouvement :
Mouvement accéléré : l'AIR
Mouvement pacifique : l'EAU
Mouvement vif : le feu
Mouvement perpétuel : la TERRE
Prochaine expo : mars 2024
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Par Dromantique le 5 Juillet 2023 à 18:40
L'autre jour, je compulsais le vieux grimoire que mon aïeule m'a légué. Il traite des "GRANDS SECRETS DE FEMMES, VERTUS DES PLANTES, POUVOIR DES PIERRES et nos ANIMAUX PREFERES"
Je tombais sur une recette sensationnelle : "pour ne plus tirer le diable par la queue",
Fastoche ! il me fallait un beau chaudron, un chat noir, de l'eau de source, un bon feu de cheminée et une feuille de lierre. En tournant la page, on pouvait lire qu'en levant le couvercle après 1 heure sur la flamme, le chaudron se remplissait de pépites d'or… (trop trop bien ! exactement ce qu'il me faut)
J'ai tout les ingrédients ? Parfait ! Et en avant Guingamp ! Me tournant vers Belle-Zébuth, je l'imaginais déjà mijotant dans la marmite…
MAIS ! mais ! mais ! attention....
La recette disait aussi qu'en contrepartie, le diable s'invite dans la maison en passant par le conduit de la cheminée…
J'ai déjà 2 chiens, 2 chats, un mari… ça me suffit… un diable à la maison, c'est sale, ça pue, c'est plein de puces et de maladies, ça vole, ça tourmente et ça salit.
Donc pour ce bon tuyau, c'est râpé, je continuerai à le tirer par la queue. Je préfère nettement, me concentrer sur une recette plus à ma portée : la TARTINE BEURREE.
Pendant que je m'affairais sur ma miche de pain et sa motte de beurre, mon attention fut attirée par un bruit feutré… Je dressai l'oreille… silence… je me reconcentrais sur mon ouvrage. Et là ! HORREUR ! ça dégringola dans le conduit de la cheminée ! STUPEUR ! La suie pleuvait dans l'âtre. VAPEURS ! La frousse me submergea...
Je sus alors que le tentateur s'invitait dans MA maison.
Aurais-je réalisé la recette par l'intention ?
Toujours est-il que pour conjurer ma peur et protéger ma maison, je glissais le pic à glace à ma ceinture, moulinais du tournebroche, le couvercle du chaudron au poing, prête à pourfendre la bête à la sortie du conduit.
Deux jours, j'ai attendu ! il faisait un boucan d'enfer ! Mais qu'est-ce qu'il attend ? Se serait-il coincé ? Il ne peut en être autrement…
Il me fallait trouver une solution au plus vite. M'armant de courage, je glissais dans l'âtre, me tortillant de mon mieux pour apercevoir le démon.
Et je le vis ! d'abord la soie grise de sa culotte couvrant chastement son fessier coincé, puis ses pattes rouges accrochées au volet de la cheminée…
Je m'étirai dans l'âtre, tendis le bras pour l'attraper mais il me manquait quelques centimètres pour le toucher. En désespoir de cause, j'allai chercher l'aspirateur, l'eau bénite et le chapelet et me mis à aspirer le gris de sa culotte. La suie tombait sur mon visage, me forçant à cligner des yeux. Malgré tout, mes efforts payèrent : le démon, se débattant comme un beau diable, s'arrima à l'embout de l'aspi, et je pus enfin le tirer de sa posture.
En ouvrant les yeux, je constatai dépitée que mon ange déchu, n'était qu'un simple pigeon…
Pauvre diable, va !
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Par Dromantique le 26 Mai 2023 à 20:19
Valence, 7 avril 2023.
Vous savez, je vous l'ai dit souvent, j'aime les fleuves.
Les fleuves charrient les idées aussi bien que les marchandises. Tout a son rôle magnifique dans la création. Les fleuves, comme d'immenses clairons, chantent à l'océan la beauté de la terre, la culture des champs, la splendeur des villes et la gloire des hommes.
Et, je vous l'ai dit aussi, entre tous les fleuves, j'aime le Rhône. La première fois que j'ai vu le Rhône, c'était il y a longtemps, à l'Ile Blanc, en passant le pont de bateaux. La nuit tombait, la voiture allait au pas.
Je me souviens que j'éprouvai alors un certain respect en traversant le vieux fleuve. J'avais envie de le voir depuis longtemps. Ce n'est jamais sans émotion que j'entre en communication, j'ai presque dit en communion, avec ces grandes choses de la nature qui sont aussi de grandes choses dans l'histoire.
Ajoutez à cela que les objets les plus disparates me présentent, je ne sais pourquoi, des affinités et des harmonies étranges. Vous souvenez-vous, mon ami, du Rhin à la Lauter ? - Nous l'avons vu ensemble en 1982, dans ce doux voyage du Léman qui est un des souvenirs lumineux de ma vie. Nous avions alors vingt ans ! -
Vous rappelez-vous avec quel cri de rage, avec quel rugissement féroce le Rhône se précipitait dans le gouffre, pendant que le frêle pont de bois tremblait sous nos pieds ? Eh bien, depuis ce temps-là, le Rhône éveillait dans mon esprit l'idée du tigre, le Rhône y éveillait l'idée du lion.
Ce soir-là, quand je vis le Rhône pour la première fois, cette idée ne se dérangea pas. Je contemplai longtemps ce fier et noble fleuve, violent, mais sans fureur ; sauvage, mais majestueux. Il était enflé et magnifique au moment où je le traversais.
Il essuyait aux bateaux du pont sa crinière fauve, sa barbe limoneuse, comme dit Boileau. Ses deux rives se perdaient dans le crépuscule. Son bruit était un rugissement puissant et paisible. Je lui trouvais quelque chose de la grande mer.
Oui, mon ami, c'est un noble fleuve, féodal, républicain, impérial, digne d'être à la fois français et suisse. Il y a toute l'histoire de l'Europe considérée sous ses deux grands aspects, dans ce fleuve des guerriers et des penseurs, dans cette vague superbe qui fait bondir la France, dans ce murmure profond qui fait rêver le Valais.
Le Rhône réunit tout. Le Rhône est rapide comme le Rhin, large comme la Loire, encaissé comme la Meuse, tortueux comme la Seine, limpide et vert comme la Somme, historique comme le Tibre, royal comme le Danube, mystérieux comme le Nil, pailleté d'or comme un fleuve d'Amérique, couvert de fables et de fantômes comme un fleuve d'Asie
Adaptation du texte de Victor Hugo, Le Rhin, lettres à un ami, Lettre XV, XXXIII et XXXVIII
Le poème caché est de Jacques DEPLACE, humaniste ardéchois et fier de l'être
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Par Dromantique le 19 Avril 2023 à 16:39
Texte caché : L'Effet de SERRE, 2e single de l'album SOLITAIRE
Interprète : SHY'M
Auteurs/Compositeurs : Ivri Lider et Johnny Goldstein
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Par Dromantique le 11 Avril 2023 à 20:00
La VACHE
Victor HUGO (1802-1885) Les voix intérieures
Devant la blanche ferme où parfois vers midi
Un vieillard vient s’asseoir sur le seuil attiédi,
Où cent poules gaiement mêlent leurs crêtes rouges,
Où, gardiens du sommeil, les dogues dans leurs bouges
Écoutent les chansons du gardien du réveil,
Du beau coq vernissé qui reluit au soleil,Une vache était là tout à l’heure arrêtée.
Superbe, énorme, rousse et de blanc tachetée,
Douce comme une biche avec ses jeunes faons,
Elle avait sous le ventre un beau groupe d’enfants,
D’enfants aux dents de marbre, aux cheveux en broussailles
Frais, et plus charbonnés que de vieilles murailles,
Qui, bruyants, tous ensemble, à grands cris appelant
D’autres qui, tout petits, se hâtaient en tremblant,Dérobant sans pitié quelque laitière absente,
Sous leur bouche joyeuse et peut-être blessante
Et sous leurs doigts pressant le lait par mille trous,
Tiraient le pis fécond de la mère au poil roux.
Elle, bonne et puissante et de son trésor pleine,
Sous leurs mains par moments faisant frémir à peine
Son beau flanc plus ombré qu’un flanc de léopard,Ainsi, Nature ! Abri de toute créature !
O mère universelle ! Indulgente Nature !
Ainsi, tous à la fois, mystiques et charnels,
Cherchant l’ombre et le lait sous tes flancs éternels,
Nous sommes là, savants, poètes, pêle-mêle,
Pendus de toutes parts à ta forte mamelle !Distraite, regardait vaguement quelque part.
Ainsi, Nature ! Abri de toute créature !
O mère universelle ! Indulgente Nature !
Ainsi, tous à la fois, mystiques et charnels,
Cherchant l’ombre et le lait sous tes flancs éternels,
Nous sommes là, savants, poètes, pêle-mêle,
Pendus de toutes parts à ta forte mamelle !
Et tandis qu’affamés, avec des cris vainqueurs,
A tes sources sans fin désaltérant nos cœurs,
Pour en faire plus tard notre sang et notre âme,
Nous aspirons à flots ta lumière et ta flamme,
Les feuillages, les sommets, les prés verts, le ciel bleu,Toi, sans te déranger, tu rêves à ton Dieu !
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Par Dromantique le 15 Février 2023 à 19:19
VAUTOUR de MARTINEAU Philippe
Poèmes traduits du silence
Ce vautour est de ceux
qu’on scrute à la lunette
et l’on voit dans ses yeux
s’éloigner la Planète.Se riant de l’éclair
et de la pluie acide,
il se moque de l’air
et n’aime que le vide.Ce vautour est de ceux
qu’aucun astre n’arrête
et l’on voit dans ses yeux
que l’aventure est prête.Mais bien qu’il ait volé
partout où c’est possible,
il n’a pas décelé
le centre de la cible.Ce vautour est de ceux
que la chute inquiète
et l’on voit dans ses yeux
qu’il a perdu la tête.À tout jamais puni
d’avoir fait le voyage,
il voit que l’Infini
n’est guère qu’une cage.http://enmotdiese.free.fr/a_auteurs.htm#martineau
Prix du recueil poétique des AMIS de THALIE – 2018 – Section Classique
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Par Dromantique le 23 Octobre 2022 à 19:56
Bulles qui pétillent
Feu qui crépite
Ambiance qui brille
Belles pépites
Eclatent en nos yeux
En ces jours de vœux
Joies partagées
Vins pétillants
Enchantent nos palais
Attisent nos papilles
Nous émoustillent
Lire dans les cœurs
Des autres ! quel partage
Quel joli bonheur Là est le bel héritage
profitez de la vie !!!
Tout pétille !
poème de Jjnad
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Par Dromantique le 26 Septembre 2022 à 20:12
Agnès F, Florence C, Françoise C, Christophe D, Françoise B
Autour de Françoise B, responsable du club photo du CSCE, M. Dorel, Mme Chazal maire, Mme Chareyron adjointe en charge des associations et de la culture lors de vernissage, vendredi soir.1 /1
Notre invité d'honneur : Jean Marie DUPOND
sa bio :
Plus de 45 ans d’expérience en photographie de l’instamatic de Kodak aux plus récents appareils
photo numériques.
Membre du club photo clic-image depuis 2014 (organisateur des rencontres de la photographie de
Chabeuil) – Membre du bureau directeur du club photo clic-image - responsable du studio
clic-image.
Membre de la Fédération photographique de FranceEt nous :
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Par Dromantique le 13 Juillet 2022 à 09:05
LE TIGRE SILENCIEUX
Anne Marie CHAPOUTON
(1939-2000)Je me coule
Et je me faufile,
Et je me déroule,
Et je me défile
Entre les herbes
De la jungle.
Sur mes pattes veloutées,
Personne
Ne m’entend marcher
Personne ne m’entend approcher
Ni le buffle
Ni la gazelle
Qui viennent le soir
Boire l’eau calme
De la mare,
Et que je dévorerai
Si j’arrive à les attraper
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Par Dromantique le 10 Juillet 2022 à 20:30
Plaignez la laideur, plaignez la piqûre,
Oh ! plaignez le mal ! Victor Hugo - les ContemplationsCe jour-là, je partis un peu sur les chapeaux de roues faire une livraison dans l’arrière-pays ardéchois. Avec une conduite délicatement bourrine, les virages eurent tôt fait de me chambouler et je goûtai sans modération aux joies du mal de mer.
Le trajet-aller fut laborieux. Toutefois, je m’acquittai de ma tâche et envisageai déjà mon retour. Ce fut un enfer… Chaque virage me chavirait à hue à dia. L’Ardèche est houleuse et mon camion gîte. Impossible de me remettre.
Il me fallait trouver un cours d’eau, me reposer coûte que coûte. Je n’en pouvais plus…
Je m’enquillai enfin sur un petit chemin pierreux à St Georges, entre Beauchastel et Charmes, au cul du Turzon.
M’asseoir sur la berge, les pieds au-dessus de l’eau, les jambes au soleil, la tête à l’ombre d’un tremble, me procura un indicible bonheur.
Autour de moi, les demoiselles bleues, jaunes, vertes, dansaient leurs amours près de la rivière.
Une bedonnante grenouille m’observait, immobile sur son myriophylle.
De lourdes libellules vrombissaient entre les fleurs de glais.
Des alevins de gardon cache-cachaient dans les remous.
Les gerris patinaient artistiquement sur le miroir de l'onde.
Je symbiosai avec mon environnement quand un mouvement sur ma droite attira mon attention. Je tournai la tête et portai les yeux sur un…
S.S.S.S.E.R.P.E.N.T……
de belle prestance, long, allègre, portant haut le menton, apparemment très affairé.
Oh, pas un jeunot de l’année, oh non ! du qui-a-vu-du-vieux-de-la-vieille… une grosse couleuvre, quoi…
Mon cœur a dû s’arrêter, je crus défaillir. Mais, au lieu de me lever d’un bond, de hurler ma race, de partir en courant, de cycler comme une perdue, comme il convient, comme il va de soi, comme tout un chacun,
je me raidis…
Je me raidis tant et si bien que mon esprit s’échappa de mon être et s'enchevêtra dans les pensées du serpent. Ce qui donna un étrange monologue (que je suivis malgré moi) de la part de la guivre :
- check list : Me prélasser consciencieusement au soleil : OK..
- Aller se chauffer sur les rochers au bord, du Rhône,
- -Chasser une grenouille avant midi
- -... !!!???!!?!?!?!!!...
- PALSAMBLEU ! la TROUUUUUUILLLE ! mais quelle horreur ! c’est quoi ça ? quelle hideuse créature !
- Mais qu’est-ce que ça fait sur mon chemin ? Peuchère, mais que c'est moche....
La bête, partie sur sa lancée, stoppa à quelques centimètres de moi, le cou bien droit, me scruta de face, puis de côté et de nouveau de face.
J’admirai alors son éclatant ventre blanc immaculé, ses splendides écailles dorsales sombres et lumineuses, son magnifique œil rond et ténébreux.
- Mais qu’est-ce que ça attend ?- Pourquoi ça ne bouge pas ?- Qu’est-ce que je fais ?Son passage encombré, l’ophidien glissa le long de ma jambe, peau contre peau, s’arrêta sur mon genou.
- Prendre une décision....- Je l' "enjambe" ou pas ?- Il faudrait pas qu'il lui prenne l'idée de m'attraper- Je ne lui fais pas confiance....Décontenancé par mon inertie, le monstre jugea prudent de stratégiquement reculer, baissa la tête, et glissa sans froisser l’herbe, sous mes mollets, me surveillant de son œil noir.
Il disparut sans bruit.
Le contact, alors, se rompit, je récupérais mes esprits, mon odyssée se terminait. Je restai pensive, observant les demoiselles bleues, jaunes, vertes, dansant leurs amours près de la rivière…
Je venais de me débarrasser de mon mal de mer comme d’un hoquet persistant…
Alors, je me levai, rejoignis mon véhicule sans me retourner et partis.
De cette journée, je garderai le souvenir d’une sensualité chaude et douce contre ma peau, comme la caresse d’une main aimée.
Quelle magnifique aventure, n’est-ce pas ?
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Par Dromantique le 2 Avril 2022 à 19:28
JE REVIENDRAI à MONTREAL
Paroles de Robert Charlebois et Daniel Thibon
Artiste : Robert Charlbois - Album : Longue Distance - Date de sortie 1976
J'ai besoin de cette lumière Descendue droit du Labrador Et qui fait neiger sur l'hiver Des roses bleues, des roses d'orDans le silence de l'hiver Je veux revoir ce lac étrange Entre le crystal et le verre Où viennent se poser des angesJe reviendrai à Montréal Écouter le vent de la mer Se briser comme un grand cheval Sur les remparts blancs de l'hiverJe veux revoir le long désert Des rues qui n'en finissent pas Qui vont jusqu'au bout de l'hiver Sans qu'il y ait trace de pasJ'ai besoin de sentir le froid Mourir au fond de chaque pierre Et rejaillir au bord des toits Comme des glaçons de bonbons clairsTexte caché : Paysages (Tableaux Parisiens) - les fleurs du mal - Charles Beaudelaire (1857)
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Par Dromantique le 27 Février 2022 à 16:14
Le CAFE
Jacques DELILLE - 1738-1813
Il est une liqueur, au poëte plus chère,
Qui manquait à Virgile, et qu'adorait Voltaire ;
C'est toi, divin café, dont l'aimable liqueur
Sans altérer la tête épanouit le cœur.
Aussi, quand mon palais est émoussé par l'âge,
Avec plaisir encor je goûte ton breuvage.
Que j'aime à préparer ton nectar précieux !
Nul n'usurpe chez moi ce soin délicieux.Sur le réchaud brûlant moi seul tournant ta graine,
A l'or de ta couleur fais succéder l'ébène ;
Moi seul contre la noix, qu'arment ses dents de fer,
Je fais, en le broyant, crier ton fruit amer,Charmé de ton parfum, c'est moi seul qui dans l'onde
Infuse à mon foyer ta poussière féconde ;
Qui, tour à tour calmant, excitant tes bouillons,
Suis d'un oeil attentif tes légers tourbillons.Enfin, de ta liqueur lentement reposée,
Dans le vase fumant la lie est déposée ;
Ma coupe, ton nectar, le miel américain,
Que du suc des roseaux exprima l'Africain,
Tout est prêt : du Japon l'émail reçoit tes ondes,
Et seul tu réunis les tributs des deux mondes.Viens donc, divin nectar, viens donc, inspire-moi.
Je ne veux qu'un désert, mon Antigone et toi.
A peine j'ai senti ta vapeur odorante,
Soudain de ton climat la chaleur pénétrante
Réveille tous mes sens ; sans trouble, sans chaos,
Mes pensers plus nombreux accourent à grands flots.
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Par Dromantique le 23 Février 2022 à 19:25
Le CHEVAL
Victor Hugo (1802-1885)
Les chansons des rues et des bois (1865).
Je l'avais saisi par la bride ;
Je tirais, les poings dans les nœuds,
Ayant dans les sourcils la ride
De cet effort vertigineux.
C'était le grand cheval de gloire,
Né de la mer comme Astarté,
À qui l'aurore donne à boire
Dans les urnes de la clarté ;
L'alérion aux bonds sublimes,
Qui se cabre, immense, indompté,
Plein du hennissement des cimes,
Dans la bleue immortalité.
Tout génie, élevant sa coupe,
Dressant sa torche, au fond des cieux,
Superbe, a passé sur la croupe
De ce monstre mystérieux.
Les poètes et les prophètes,
Ô terre, tu les reconnais
Aux brûlures que leur ont faites
Les étoiles de son harnais.
Il souffle l'ode, l'épopée,
Le drame, les puissants effrois,
Hors des fourreaux les coups d'épée,
Les forfaits hors du coeur des rois.
Père de la source sereine,
Il fait du rocher ténébreux
Jaillir pour les Grecs Hippocrène
Et Raphidim pour les Hébreux.
Il traverse l'Apocalypse ;
Pâle, il a la mort sur son dos.
Sa grande aile brumeuse éclipse
La lune devant Ténédos.
Le cri d'Amos, l'humeur d'Achille
Gonfle sa narine et lui sied ;
La mesure du vers d'Eschyle,
C'est le battement de son pied.
Sur le fruit mort il penche l'arbre,
Les mères sur l'enfant tombé ;
Lugubre, il fait Rachel de marbre,
Il fait de pierre Niobé.
Quand il part, l'idée est sa cible ;
Quand il se dresse, crins au vent,
L'ouverture de l'impossible
Luit sous ses deux pieds de devant.
Il défie Éclair à la course ;
Il a le Pinde, il aime Endor ;
Fauve, il pourrait relayer l'Ourse
Qui traîne le Chariot d'or.
Il plonge au noir zénith ; il joue
Avec tout ce qu'on peut oser ;
Le zodiaque, énorme roue,
A failli parfois l'écraser.
Dieu fit le gouffre à son usage.
Il lui faut les cieux non frayés,
L'essor fou, l'ombre, et le passage
Au-dessus des pics foudroyés.
Dans les vastes brumes funèbres
Il vole, il plane ; il a l'amour
De se ruer dans les ténèbres
Jusqu'à ce qu'il trouve le jour.
Sa prunelle sauvage et forte
Fixe sur l'homme, atome nu,
L'effrayant regard qu'on rapporte
De ces courses dans l'inconnu.
Il n'est docile, il n'est propice
Qu'à celui qui, la lyre en main,
Le pousse dans le précipice,
Au-delà de l'esprit humain.
Son écurie, où vit la fée,
Veut un divin palefrenier ;
Le premier s'appelait Orphée ;
Et le dernier, André Chénier.
Il domine notre âme entière ;
Ézéchiel sous le palmier
L'attend, et c'est dans sa litière
Que Job prend son tas de fumier.
Malheur à celui qu'il étonne
Ou qui veut jouer avec lui !
Il ressemble au couchant d'automne
Dans son inexorable ennui.
Plus d'un sur son dos se déforme ;
Il hait le joug et le collier ;
Sa fonction est d'être énorme
Sans s'occuper du cavalier.
Sans patience et sans clémence,
Il laisse, en son vol effréné,
Derrière sa ruade immense
Malebranche désarçonné.
Son flanc ruisselant d'étincelles
Porte le reste du lien
Qu'ont tâché de lui mettre aux ailes
Despréaux et Quintilien.
Pensif, j'entraînais loin des crimes,
Des dieux, des rois, de la douleur,
Ce sombre cheval des abîmes
Vers le pré de l'idylle en fleur.
Je le tirais vers la prairie
Où l'aube, qui vient s'y poser,
Fait naître l'églogue attendrie
Entre le rire et le baiser.
C'est là que croît, dans la ravine
Où fuit Plaute, où Racan se plaît,
L'épigramme, cette aubépine,
Et ce trèfle, le triolet.
C'est là que l'abbé Chaulieu prêche,
Et que verdit sous les buissons
Toute cette herbe tendre et fraîche
Où Segrais cueille ses chansons.
Le cheval luttait ; ses prunelles,
Comme le glaive et l'yatagan,
Brillaient ; il secouait ses ailes
Avec des souffles d'ouragan.
Il voulait retourner au gouffre ;
Il reculait, prodigieux,
Ayant dans ses naseaux le soufre
Et l'âme du monde en ses yeux.
Il hennissait vers l'invisible ;
Il appelait l'ombre au secours ;
À ses appels le ciel terrible
Remuait des tonnerres sourds.
Les bacchantes heurtaient leurs cistres,
Les sphinx ouvraient leurs yeux profonds ;
On voyait, à leurs doigts sinistres,
S'allonger l'ongle des griffons.
Les constellations en flamme
Frissonnaient à son cri vivant
Comme dans la main d'une femme
Une lampe se courbe au vent.
Chaque fois que son aile sombre
Battait le vaste azur terni,
Tous les groupes d'astres de l'ombre
S'effarouchaient dans l'infini.
Moi, sans quitter la plate-longe,
Sans le lâcher, je lui montrais
Le pré charmant, couleur de songe,
Où le vers rit sous l'antre frais.
Je lui montrais le champ, l'ombrage,
Les gazons par juin attiédis ;
Je lui montrais le pâturage
Que nous appelons paradis.
— Que fais-tu là ? me dit Virgile.
Et je répondis, tout couvert
De l'écume du monstre agile :
— Maître, je mets Pégase au vert.OKAPI - PONEY CLUB
Les Dourcines - 26120 MONTVENDRE
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Par Dromantique le 21 Janvier 2022 à 18:45
Plaine ma plaine
Armand Mestral
Plaine, ma plaine
Plaine, ô mon immense plaine
Où traîne encore le cri des loups
Sur la grande steppe de chez nousPlaine, ma plaine
Dans l'immensité de neige
Entends-tu le pas des chevaux
Entends-tu le bruit de ces galopsPlaine, ma plaine
Entends-tu ces voix lointaines
Les cavaliers qui vers leurs champs reviennent
Sous le ciel chevauchant en chantantLeurs chansons parlent des saisons prochaines
Et de l'onde blonde des moissonsPlaine, ma plaine
Sous l'épais manteau de neigeLa terre enferme dans sa main la graine
Qui fait la récolte de demainOn essayera d'oublier nos peines
Chantons la chanson des cavaliersPlaine, ma plaine
Va-t-en dire aux autres plaines
Que le soleil et les étés reviennent
Pour tous ceux qui savent espérerPlaine, plaine
Vent de la plaine
Tu peux gémir avec les loups
L'espoir est à nous plus fort que toutd'après WIKIPEDIA : Plaine, ma plaine (titre original en russe : Полюшко-поле, translittération : Poljuško-Pole) est un chant soviétique. On prétend qu’il a été écrit pendant la Révolution russe et qu’il était chanté par l'Armée Rouge. En fait, ce chant a été composé en 1934 par Lev Knipper pour les parties chorales de sa quatrième symphonie Poème aux jeunes soldats, les paroles étant de Viktor Goussev. Ce n'est que devant l'enthousiasme déclenché par la partie chorale de la symphonie que le chant en a été dissocié pour former Plaine, ma plaine.
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Par Dromantique le 13 Décembre 2021 à 18:54
SURPRISE
Je méditais ; soudain le jardin se révèle,
Et frappe d’un seul jet mon ardente prunelle.
Je le regarde avec un plaisir éclaté ;
Rire, fraîcheur, candeur, idylle de l’été !
Tout m’émeut, tout me plaît, une extase me noie,
J’avance et je m’arrête ; il semble que la joie
Était sur cet arbuste, et saute dans mon cœur !
Je suis pleine d’élan, d’amour, de bonne odeur,
Et l’azur à mon corps mêle si bien sa trame,
Tout est si rapproché, si brodé sur mon âme,
Qu’il semble brusquement, à mon regard surpris,
Que ce n’est pas le pré, mais mon œil qui fleurit,
Et que, si je voulais, sous ma paupière closeJe pourrais voir encor le soleil et la rose…
"Les Eblouissements"
Anna de Noailles
1876 - 1933
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Par Dromantique le 25 Septembre 2021 à 21:26
Marcher du soir au matin
Compter les bêtes à FabianSe nourrir d'un peu de pain et de raisin
Faire courir les isards Jeter le bâton au chien
A la tombée de la nuit dormir enfin
Sur les sentiers du Mornans
De Recourbeau dés l'auroreJ'ai appris le beau métier de berger en vallée d'Aigue
Et le lever du soleil sur les neiges de novembreM'a montré comment t'aimer, Vaunavey
Parcourir le Maravel
Dormir un soir au Rocher RondRedescendre la Valloire jusqu'à Aulan
Faire du feu à la GervanneEt contempler le Glandasse
Au pied de Chambaran écouter le tétrasFaire la fête à Chabrillan
Et la re-fête à SaillansLe bal des bergers au printemps à Sahune
Boire un verre à MarignacEt chanter entre copains
Puis courir chercher sa belle au clair matinD’après Arnaud DUPLAN
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Par Dromantique le 30 Janvier 2021 à 18:01
Poème de Robert DESNOS, "L'Oiseau du Colorado"
Musique de Ennio Morricone "la Condamna"
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L'autre jour au fond du vallon, mes pas m'ont conduite par delà la Berre, après le Pont Cassé....
entre les Granges Gontardes et la Garde Adhémar, au bout du sentier, vers les Ocres du Creux Rouge...
Me retrouver devant une montagne de crème chantilly
de glace à la vanille
et d'un subtile mélange de sorbet à la myrtille, à la groseille, au chèvrefeuille bleu, à la plaquebière, à la framboise, à la mûre, sans oublier la canneberge... QUEL REGAL !
Au milieu de ce gourmand paysage, me vint alors en tête, émergeant du fond de ma mémoire, le poème de Robert DESNOS, "L'Oiseau du Colorado"
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Retour à la réalité : d'où viennent les Ocres ? comment se forment-elles ? qu'en fait on ?
Outrageux pompage dans l'excellent article trouvé sur WIKIPEDIA
Sur une histoire de millions d'années, une belle couche de sables, de grès verts marins et de marnes grises..
Des coquilles de moules, d'oursins et de protistes avec des grains de quartz et des paillettes de micas au fond de la mer ..
Une mer qui s'assèche, de la boue sableuse et de la glauconie (argile marine riche en fer)
De la glauconie, des atomes de fer au milieu des cristaux...
Agonie de la glauconie sous les pluies tropicales, abandonnant ses perles atomiques ferreuses
Feue l'argile verte, vive l'argile blanche (kaolinite). Les Ocres se forment alors dans les cristaux de goethite.
Pour un bel arc en ciel d'ocre : du manganèse, de l'aluminium, des silicates…
Vaste panel de gris, de vert, de jaune, de rouge, de blanc
Les Ocres sont vauclusiennes ou bourguignonnes, subtil mélange de grains de quarts, de kaolinite et de goethite
Les ocres, à travers le temps, s'oxydent, s'altèrent. Aujourd'hui, elles irisent ma journée…. ça n'a pas de prix !
Quand je pense que mon univers est nacré de Al4Si4O10(OH)8
L'autre jour au fond du vallon, mes pas m'avaient conduite par delà la Berre, après le Pont Cassé....
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Par Dromantique le 26 Juillet 2020 à 00:43
QUI CRAINT LE GRAND MÉCHANT LOUP
Georges MILTON (1934)
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Chère Bacon, douce amie,
Je reviendrai te commérer une histoire
Celle d'une grenouille et d'un bœuf
Promis ! qui vivra verrat et cochon qui s'en dédit...
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Par Dromantique le 26 Avril 2020 à 12:10
BERGERONNETTE
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Bergeronnette.
Charles DOVALLE (1807-1829)
Recueil préfacé par Victor Hugo : Poésies de feu (1830).
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Par Dromantique le 17 Novembre 2019 à 18:30
Le Sentier de Neige - Anne VILLENEUVE
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Garde ton amour éternel.
L’hiver, l’astre éteint-il sa flamme ?
Dieu ne retire rien du ciel ;
Ne retire rien de ton âme !Il fait froid
Les contemplations, 1856
Victor Hugo
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Par Dromantique le 19 Octobre 2019 à 20:47
Clin d'oeil à Véro et Jack
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Chanson d'Automne - William SHELLER
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