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    La VACHE

     Victor HUGO (1802-1885)   Les voix intérieures 

    Devant la blanche ferme où parfois vers midi

    POT de VACHE

    POT de VACHE

    POT de VACHE

    Un vieillard vient s’asseoir sur le seuil attiédi,
    Où cent poules gaiement mêlent leurs crêtes rouges,
    Où, gardiens du sommeil, les dogues dans leurs bouges
    Écoutent les chansons du gardien du réveil,
    Du beau coq vernissé qui reluit au soleil,

    Une vache était là tout à l’heure arrêtée.

     POT de VACHE

    POT de VACHE

    POT de VACHE

    Superbe, énorme, rousse et de blanc tachetée,
    Douce comme une biche avec ses jeunes faons,
    Elle avait sous le ventre un beau groupe d’enfants,
    D’enfants aux dents de marbre, aux cheveux en broussailles
    Frais, et plus charbonnés que de vieilles murailles,
    Qui, bruyants, tous ensemble, à grands cris appelant
    D’autres qui, tout petits, se hâtaient en tremblant,

    POT de VACHE

    POT de VACHE

    POT de VACHE

    Dérobant sans pitié quelque laitière absente,
    Sous leur bouche joyeuse et peut-être blessante
    Et sous leurs doigts pressant le lait par mille trous,
    Tiraient le pis fécond de la mère au poil roux.
    Elle, bonne et puissante et de son trésor pleine,
    Sous leurs mains par moments faisant frémir à peine
    Son beau flanc plus ombré qu’un flanc de léopard,

    POT de VACHE

    POT de VACHE

    POT de VACHE

    Ainsi, Nature ! Abri de toute créature !
    O mère universelle ! Indulgente Nature !
    Ainsi, tous à la fois, mystiques et charnels,
    Cherchant l’ombre et le lait sous tes flancs éternels,
    Nous sommes là, savants, poètes, pêle-mêle,
    Pendus de toutes parts à ta forte mamelle !

    POT de VACHE

    POT de VACHE

    POT de VACHE

     

    Distraite, regardait vaguement quelque part.

     

    Ainsi, Nature ! Abri de toute créature !
    O mère universelle ! Indulgente Nature !
    Ainsi, tous à la fois, mystiques et charnels,
    Cherchant l’ombre et le lait sous tes flancs éternels,
    Nous sommes là, savants, poètes, pêle-mêle,
    Pendus de toutes parts à ta forte mamelle !

     

     

    POT de VACHE

    POT de VACHEa


    Et tandis qu’affamés, avec des cris vainqueurs,
    A tes sources sans fin désaltérant nos cœurs,
    Pour en faire plus tard notre sang et notre âme,
    Nous aspirons à flots ta lumière et ta flamme,
    Les feuillages, les sommets, les prés verts, le ciel bleu,

    Toi, sans te déranger, tu rêves à ton Dieu !
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